Mercredi 16 juin 2010, Eric Woerth a présenté l’avant-projet de réforme des retraites du gouvernement. L’âge légal de droit commun sera porté à 62 ans en 2018, le principe de la pénibilité au travail sera désormais pris en compte, et le taux de cotisation retraite des fonctionnaires sera progressivement aligné sur le privé.
Des mesures qui vont dans le bon sens…
En annonçant un recul de l’âge légal de départ à la retraite, le gouvernement fait preuve de réalisme face à l’évolution démographique de notre pays. L’espérance de vie croît régulièrement depuis un siècle. Les collectifs « retraites : générations sacrifiées » rappellent qu’en dix ans (1999-2009), les gains d’espérance de vie sont de trois années pour les hommes et de deux années pour les femmes. En portant l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans (contre 60 ans aujourd’hui), cette réforme devrait permettre de financer la moitié seulement du déficit des régimes des retraites à horizon 2020, c’est pourquoi nos collectifs militent pour un retour à la retraite à 65 ans, fermant ainsi la parenthèse de l’irresponsabilité mitterrandienne.
La réforme fait aussi un pas important vers plus de justice entre public et privé. Les collectifs « retraites : générations sacrifiées », se félicitent de l’alignement du taux de cotisation retraite des fonctionnaires sur le privé. Mais nous regrettons que les régimes spéciaux, qui profitent pour la plupart aux syndicalistes, ceux-là même qui, sans cesse, manifestent, et vont jusqu’à bloquer un pays, ne soient pas touchés par cette réforme avant 2017. Nos collectifs appellent les français à continuer à se mobiliser en signant notre pétition en faveur de la disparition des régimes spéciaux.
…qui méritent d’être renforcées lors de la discussion parlementaire
La réforme proposée ne permettra pas de régler le problème structurel de notre système de retraite. Elle permettra simplement d’alléger le déficit de ce régime à l’horizon 2020. La France continuera donc à faire peser une partie importante de la facture des retraites sur les générations futures.
Quant aux plus jeunes, ceux qui entrent aujourd’hui sur le marché du travail, cette réforme ne leur apporte pas suffisamment de garanties sur la viabilité et la pérennité du système par répartition à l’horizon 2050.
C’est pourquoi les collectifs « retraites : générations sacrifiées » appellent les parlementaires à prendre en compte ces inquiétudes afin d’améliorer et de renforcer cet avant projet de réforme qui sera discuté au parlement dès septembre, en repoussant notamment l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans et en alignant les régimes spéciaux sur le régime général.